Ce samedi 6 Septembre, le Forum des associations de Valence illustrera comme chaque année la richesse exceptionnelle de notre tissu associatif : sport, culture, solidarité, environnement, éducation populaire… Nos associations font vivre la démocratie locale et créent du lien social irremplaçable. Cette diversité et cette vitalité font la fierté de notre ville.
Cependant, cette effervescence ne doit pas masquer une réalité inquiétante révélée par le dernier baromètre national publié en juillet 2025. Les chiffres sont alarmants : 53% des associations employeuses considèrent leur situation financière comme difficile (40%) voire très difficile (13%). Plus préoccupant encore : 45% anticipent une rentrée compliquée, soit 10 points de pourcentage de plus qu’en 2024.
Au delà des difficultés financières, un enjeu démocratique
Cette crise du secteur associatif révèle un enjeu démocratique plus profond. Comme le souligne l’Observatoire des libertés associatives, « les libertés associatives sont attaquées de toutes parts : coupes de subvention, disqualification des militant·es, injonctions à la neutralité, marginalisation des espaces partenariaux, marchandisation… ».
Notre territoire valentinois n’est pas épargné. Cette évolution se traduit concrètement par la transformation progressive de nos associations d’acteurs autonomes en simples prestataires de l’action publique. Entre 2005 et 2020, au niveau national, la part des subventions dans les recettes associatives est passée de 35% à 20%, tandis que celle de la commande publique grimpait de 17% à 29%.
La généralisation des appels à projets : un piège démocratique
Cette marchandisation s’incarne particulièrement dans la généralisation des appels à projets. Selon une enquête nationale récente, plus de la moitié des 5000 associations répondantes indiquent que ces procédures les conduisent à « construire des projets exclusivement dans l’optique d’y répondre » plutôt que de développer leurs propres initiatives. 90% pointent le temps excessif consacré à chercher des financements, au détriment de l’action militante et de l’innovation sociale.
Cette logique contraint nos associations à « courir après les financements » plutôt qu’à développer leurs projets propres, les privant progressivement de leur capacité critique et de leur fonction de contre-pouvoir citoyen.
Des propositions constructives à venir
Face à ces défis, nous ne pouvons nous contenter de constats. Dans le cadre de l’élaboration du programme municipal pour 2026 de la Gauche Ecologiste et Populaire, nous travaillons actuellement à des propositions concrètes pour :
- Garantir l’autonomie financière des associations par un retour aux subventions de fonctionnement pluriannuelles
- Simplifier drastiquement les procédures administratives
- Créer les conditions d’un véritable partenariat respectueux de l’initiative citoyenne avec des mutualisation de moyen et un accès facilité à des salles.
- Préserver la diversité du tissu associatif local contre les logiques de concentration
Ces propositions seront présentées dans les prochaines semaines, en concertation avec les acteurs associatifs valentinois. Car une ville dynamique et solidaire ne peut se construire sans ses associations, véritables piliers de la démocratie locale.