CANICULE À VALENCE : DOUZE ANS D’ATTENTISME DÉGUISÉ EN VISION PIONNIÈRE
CANICULE À VALENCE : DOUZE ANS D’ATTENTISME DÉGUISÉ EN VISION PIONNIÈRE

CANICULE À VALENCE : DOUZE ANS D’ATTENTISME DÉGUISÉ EN VISION PIONNIÈRE

CANICULE À VALENCE : DOUZE ANS D’ATTENTISME DÉGUISÉ EN VISION PIONNIÈRE

Le maire revendique une action « depuis 2014 » alors que sa conversion climatique ne date que de 2020-2021 et encore sous la contrainte électorale


Valence, le 2 juillet 2025

Alors que 73 départements sont en vigilance orange canicule, Nicolas Daragon ose affirmer avoir fait « le choix depuis 2014 de végétaliser l’espace public ». Une déclaration qui révèle soit une méconnaissance troublante de son propre bilan, soit une manipulation délibérée de l’opinion publique en pleine crise climatique.

Cette soudaine passion pour la végétalisation, miraculeusement apparue vers 2020-2021, contraste avec des années d’inaction face à une urgence pourtant annoncée par tous les scientifiques. Un réveil tardif que le maire tente aujourd’hui de réécrire comme une vision pionnière depuis 2014.

LES FAITS CONTRE LA COMMUNICATION

Une chronologie qui contredit les affirmations du maire

Les documents officiels révèlent une réalité bien différente de la communication municipale :

  • 2014-2019 : Aucune action de végétalisation d’envergure documentée, alors que le GIEC alertait déjà sur l’aggravation des canicules urbaines
  • 2019 : L’étude thermographique révèle enfin l’ampleur du problème avec des écarts de 22°C entre quartiers
  • 2020 : Face à la liste Valence en Commun dont est issu le groupe GEP, lors des municipales de 2020, Daragon intègre tardivement la « transition écologique » comme « priorité » dans son programme électoral. Comme le notait France Bleu : « teinté de vert son programme »
  • 2020-2021 : Lancement du « Plan Arbres » (9M€ pour 10 000 arbres) mais démarrage réel seulement fin 2020 avec 1400 arbres
  • 2021 : Lancement tardif du « permis de jardiner »
  • 2023 : Trois ans après les promesses, premières réalisations visibles (rue Émile Augier terminée, rue Madier de Montjau en cours)
  • 2023-2024 : Grandes opérations de végétalisation des places lancées en novembre 2023
  • 2024 : Annonce d’un plan additionnel de 8 millions d’euros

Cette chronologie illustre parfaitement une gouvernance contrainte par la pression électorale puis handicapée par les retards de mise en œuvre. Même la revendication des « 10 000 arbres » ne peut masquer que la conversion écologique date de 2020 (par nécessité électorale) et que les réalisations concrètes n’arrivent qu’en 2023.

Des récompenses pour actions tardives et « prix en chocolat »

Et quand l’action arrive enfin, elle obtient des reconnaissances : le prix « Adaptation au changement climatique » de la Fédération des Travaux Publics en 2024 pour la place Dunkerque – une récompense professionnelle légitime qui ne peut toutefois masquer les 5 années d’attentisme avant d’agir sur « le plus gros îlot de chaleur de la ville ».


Plus récemment, Valence a reçu une « Marianne d’Or pour l’excellence environnementale », prix qui se présente comme prestigieux mais dont Le Postillon révélait dès 2011 la nature douteuse : organisé par un seul homme distribuant « des trophées comme d’autres racontent des blagues » à des élus complaisants, sans jury indépendant ni critères transparents.

Une gouvernance en mode « réaction perpétuelle »

Cette logique rappelle douloureusement celle d’un gouvernement qui, chaque été, découvre avec étonnement que « il fait chaud » et active les plans canicule, alors que ces températures sont annoncées comme la nouvelle normalité depuis des années par tous les climatologues.

À Valence comme ailleurs, on subit les événements au lieu de les anticiper. Quand l’urgence devient visible, on tente d’agir ou bien on ignore. Quand la pression électorale monte, on verdit le programme. Quand les thermomètres explosent, on annonce des plans. Mais jamais de vision à long terme, jamais d’anticipation des crises annoncées.

L’ÉTAT D’URGENCE CLIMATIQUE IGNORÉ

Pendant que Nicolas Daragon communique sur son bilan « magnifique », les habitants subissent :

  • Des écarts de température de 22°C entre quartiers selon l’étude municipale de 2019
  • Des écoles et logements sociaux sans protection thermique adaptée
  • Une seule piscine municipale alors que Valence en possédait trois.
  • Une aggravation prévisible avec le réchauffement climatique

NOS PROPOSITIONS POUR UNE VRAIE POLITIQUE CLIMATIQUE

Face à cette urgence sanitaire, nous proposons un changement radical de méthode basé sur l’expertise citoyenne et les dernières connaissances scientifiques.

L’adaptation climatique ne peut plus être une politique de communication mais doit devenir une mobilisation collective urgente, à la hauteur des enjeux de santé publique que vivent déjà les Valentinois.

Le Groupe Gauche Ecologiste et Populaire développera très concrètement ces orientations dans son programme pour les prochaines municipales

L’HEURE DES COMPTES

Douze ans après son élection, Nicolas Daragon ne peut plus se cacher derrière des annonces d’intentions. Entre 2014 et 2019, aucune action climatique d’envergure. Puis, face à l’évidence des 50°C relevés place Dunkerque, une conversion tardive qui se pare des plumes de l’innovation.

Les Valentinois méritent une politique climatique à la hauteur des enjeux, pas des réactions d’urgence déguisées en vision prospective. Cette logique du « on s’en occupe quand le problème devient visible » est exactement celle qui nous a menés dans l’impasse climatique actuelle.

L’adaptation climatique est une question de survie urbaine qui nécessite anticipation et planification, pas des prix remis par des fédérations professionnelles ou encore le récent prix Marianne inventée par un ami pour des actions qui auraient dû être menées dix ans plus tôt.


gepvalence@gmail.com