En ce jour du 8 mai, nous commémorons la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Cette date est bien plus qu’un simple jour férié – c’est un moment pour se souvenir, pour réfléchir et pour rester vigilant.
L’héritage du Conseil National de la Résistance
Le 8 mai 1945 marque la capitulation des armées nazies, faisant de la France un pays allié à part entière dans cette victoire historique. Cette date symbolise l’aboutissement d’un combat mené par des femmes et des hommes de tous horizons, unis dans la résistance contre l’oppression.
Cette victoire s’enracine dans un travail commencé bien avant, notamment avec l’adoption unanime du Programme d’action de la Résistance le 15 mars 1944 par le CNR. Ce document visionnaire, également connu sous le nom « Les jours heureux », a jeté les bases d’importantes réformes politiques, économiques et sociales pour reconstruire la France après la guerre.
Ce programme a conduit à des mesures concrètes qui ont façonné notre société : la nationalisation de l’énergie (avec la création d’EDF en 1946), des assurances et des banques, ainsi que la mise en place du régime général de la Sécurité sociale – constituant jusqu’à aujourd’hui une grande partie des acquis sociaux de la seconde moitié du XXe siècle.
Ne pas oublier l’autre face du 8 mai 1945
Cette même journée a aussi connu une face sombre de notre histoire : le début des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en Algérie française. Ces répressions sanglantes ont suivi des manifestations nationalistes qui réclamaient l’indépendance et la libération de Messali Hadj, chef du Parti populaire algérien.
La victoire contre le nazisme a été possible grâce à la contribution décisive des peuples colonisés, pourtant encore privés de leurs droits fondamentaux. Cette contradiction douloureuse nous rappelle la nécessité de regarder notre histoire dans toute sa complexité.
Vigilance face à l’extrême droite
Aujourd’hui, alors que l’extrême droite gagne du terrain en France et en Europe, le 8 mai prend une résonance particulière. Les idées nationalistes et xénophobes que nous avons combattues hier tentent de se normaliser aujourd’hui, avec la complicité évidente des forces politiques traditionnelles. La droite (LR) et les centristes (macronistes) leur déroulent le tapis rouge en épousant leurs mots, leurs thèses et leurs propositions.
N’oublions pas que le programme du CNR était profondément humaniste et social, fruit d’une union de toutes les forces progressistes. Ce projet de société solidaire s’oppose frontalement aux idéologies qui divisent et stigmatisent.
Un héritage à défendre et un Avenir à construire
Les acquis sociaux issus du programme du CNR – la sécurité sociale, la retraite, les services publics – sont aujourd’hui attaqués au nom d’une logique économique qui met le profit avant l’humain. Comme les résistants qui, dans les heures les plus sombres, ont su imaginer « Les jours heureux », nous devons défendre et réinventer ce modèle social pour notre temps.
Ne nous laissons pas endormir par les fausses promesses émancipatrices de certaines forces qui se prétendent progressistes mais qui défendent en réalité le statu quo. Les belles paroles ne suffisent pas quand les actes perpétuent un système injuste et destructeur.
En ce 8 mai 2025, souvenons-nous que la résistance n’est pas qu’une page d’histoire mais une inspiration pour le présent. Comme l’ont démontré les femmes et les hommes du CNR, même face à l’oppression la plus terrible, il est possible de rêver et de construire un monde plus juste.
L’histoire ne se répète peut-être pas, mais elle peut bégayer. Restons vigilants, restons engagés, et honorons les sacrifices de ceux qui nous ont précédés en défendant leurs idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.
À Valence, rejoignez le Groupe Gauche Écologiste et Populaire (gep-valence.fr), qui porte ces valeurs progressistes au niveau local et s’engage concrètement pour une société plus juste et écologique.
N’oublions jamais.